Samedi dernier, je me suis rendue à la première journée Zero Waste France organisée par le Cniid. Nous étions plus de 500. Au programme de cette journée, il y avait des conférences animées par plusieurs acteurs du mouvement Zero Waste européens ainsi que des stands d’associations françaises et la projection d’un film: TRASHED.
Je n’ai malheureusement pas pu prendre part aux conférences du matin mais je vais pouvoir vous résumer les interventions de l’après-midi.
Pour commencer, nous avons eu celle de Mr Giorgio del Ghingaro, Maire de la commune de Capannori (Italie). C’est la première ville italienne à avoir développé le mouvement Zero Waste au sein de sa communauté. A l’heure qu’il est, la ville a réussi à réduire ses déchets non-biodégradables de 33% et 82% de ses habitants font le tri sélectif.
Pour cette ville, l’enjeu n’est pas seulement écologique et environnemental, mais il est aussi participatif et social, car depuis le lancement de ce nouveau mode de vie en 2009, la commune qui rassemble plusieurs hameaux (40 petits villages forment cette ville) a vu sa population s’unir autour d’une seule et unique collectivité et de ce projet.
Pour cette ville, l’enjeu n’est pas seulement écologique et environnemental, mais il est aussi participatif et social, car depuis le lancement de ce nouveau mode de vie en 2009, la commune qui rassemble plusieurs hameaux (40 petits villages forment cette ville) a vu sa population s’unir autour d’une seule et unique collectivité et de ce projet.
La ville a également crée un centre de réutilisation des meubles, électroménagers, etc. pour les mettre, une fois réparés, à disposition des plus défavorisés.
Enfin, la collectivité s’est rendu compte de l’avantage financier que ce projet peut apporter. En effet, le coût des déchets communs est de 2€ par kilo de déchets alors que les déchets organiques ne coutent que 0,80€ par kilo de déchets traités. Contrairement aux idées reçues, faire le tri coûte moins cher! Depuis le début de ce projet, 60 postes ont été crées dans le secteur du tri sélectif.
Acquis depuis le lancement de ce projet:
- Baisse de volume des déchets
- Réduction maximale du plastique
- Collecte « porte à porte »
- Installation de 3 tireuses à lait
- Distributeurs de lessive en vrac dans leurs supermarchés
- Bouteilles en plastiques remplacées par des bouteilles en verre
- Utilisation de vaisselle écologique lors de fêtes de village et autres rassemblements
- « Grenier sur la place » (vide grenier, troc)
- Composteurs fournis aux habitants
- Les citoyens payent en fonction des déchets communs (non recyclables) qu’ils apportent -> plus de justice pour ceux qui gaspillent le moins possible
Le deuxième intervenant était Inaki Errazkin, ministre de l’environnement de la province Gipuzkoa (pays basque espagnol). L’état voulait construire un incinérateur dans leur région alors que leur demande était trop faible et vraiment pas rentable pour un tel projet qui d’autant plus se trouve être toxique pour la santé à cause de la fumée qui s’échappe des cheminées, chargée de minuscules particules, nocives pour la santé.
55% des déchets produits dans cette région sont organiques. Soit principalement composés d’eau. Il n’y a donc pas plus bête comme idée que de vouloir brûler de l’eau.
Petit à petit, un mouvement de rejet de ce projet s’est donc mis en place et s’est répandu sur toute la province de Gipuzkoa. A ce jour, le projet d’incinérateur est gelé depuis 3 mois et l’incinérateur ne verra très certainement jamais le jour, dans cette région tout au moins.
De plus, depuis 2009, comme à Capannori, Gipuzkoa a installé un système de collecte « Porte à porte ». Chaque foyer possède son propre composteur ainsi que des poubelles différentes pour chaque déchets. Dans les plus grandes villes, on retrouve dans les halls d’immeubles, des petites bennes correspondant chacune à un appartement.
Leur objectif pour 2016: 60% de déchets recyclés et pour 2020: 75% de déchets recyclés.
Acquis depuis le lancement de ce projet:
- Décentralisation
- Création de 4 stations de compostage
- Durabilité du territoire
- Emploi local
- 2014: 47/89 villes font la collecte « Porte à porte » 40 000 habitants compostent eux-même chez eux
Le troisième intervenant de cette après-midi Zero Waste se nomme Paolo Conto du groupe Contarina regroupant 50 communes dont des Centres urbains, banlieue, centres historiques etc. Ce regroupement de communes comporte 554 000 habitants dont 260 000 usagers de la démarche de Contarina.
Les habitants possèdent chacun un container adapté à leurs besoins. Le tri est fait au niveau de chaque ménage (car le collectif semble ne pas avoir marché). En plus de la collecte « Porte à porte », ils ont mit en place un système d’Eco Bus qui reste environ 40 minutes à un endroit pour que les habitants puissent apporter eux-mêmes leurs déchets. La collecte se fait également dans les hopitaux, les bureaux, les fêtes et les écoles.
Un système de taxe fixe + taxe variable selon le nombre de déchets non recyclables a été mis en place.
Ainsi, ils ont pu remarquer qu’en Italie, le prix de gestion des déchets a augmenté de 62% en l’espace de 12 ans alors que dans la commune, il n’a augmenté que de 11%.
Leur objectif pour 2022: Passer de 50kg à 10kg de déchets par an et par personne.
Enfin, différents collectifs d’Ile de France sont intervenus dont la fédération des associations de protection de l’environnement de Seine Saint Denis qui a installé des bacs de tri lors de brocantes mais aussi un traitement des bio déchets lors des marchés (déjà 222kg récoltés dont 42kg redistribués à des associations), un système de compostage dans le jardin d’une école et un quartier de compostage à Bagnolet.
Pénélope Vincent-Sweet de France Nature environnement nous a également parlé de l’opération food-truck anti gaspillage alimentaire (on peut retrouver tous les renseignements possibles et des recettes anti-gaspillage sur le site http://www.fne.asso.fr/).
Sébastien Chapel de Worgamic nous a également fait une démonstration du lombricompostage et Jean Jacques Fasquel, Maître Composteur de l’association Compostory nous a parlé des bacs à compost qu’il a installé dans plusieurs résidences d’Ile de France et le lien que cette pratique a crée entre les habitants des immeubles qui se sont mis à participer à cette aventure.
Hervé Schietequate du Chapiteau Vert nous a parlé de son spectacle de sensibilisation aux déchets pour les enfants (mais pas que).
Nous avons aussi pu découvrir le projet de consigne des emballages Ecoscience Provence pour les viticulteurs. 16 communes et 60 domaines viticoles participent à ce projet. Il existe également dans le Nord Pas de Calais une consigne de bouteilles de bières.
Enfin, une membre de l’association Repair Café Paris est venue nous parler de ce projet qui commence à s’étendre dans la capitale. Le but est de se réunir dans un lieu pour apprendre tout en s’amusant à réparer tout un tas d’objets allant de l’électroménager, électronique, informatique aux meubles en passant par des cours de couture et confection de bijoux fantaisie.
Cette journée fut conclue par la diffusion d’un documentaire « Trashed » de Candida Brody avec Jeremy Irons, très touchant. Pour voir la bande-annonce, cliquez ici. Si vous avez l’occasion de le voir, n’hésitez pas un instant!
J’ai appris tout un tas de choses durant cette journée et j’espère que mon résumé ne vous aura pas semblé trop long mais qu’il vous aura également appris et fait découvrir que tout un tas d’initiatives sont possibles pour réduire nos déchets.
Merci pour ce compte rendu vivant.. Il serait bien qu'à Clermont ferrand nous ayons aussi ce gene de rencontre zero déchets.. en attendant je milite pour une AMAP qui, dans sa pratique quotidienne, évite tout emballages et recycle spontanément cagettes, bouteilles et autre plastiques. CordialementEmilie M.
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